Dans la forêt verdoyante,
mon ermitage.
Seuls le trouvent
qui ont perdu leur chemin.
Ryokan Taigu

Pas à pas,
en perdant le chemin,
la conscience de la forêt s’éveille
Présences guidantes
qui se dévoilent à celui qui cherche
les formes visibles et invisibles
Les racines deviennent veines,
blessures, cicatrices sous les écorces,
derrière les troncs musculaires,
un bestiaire se découvre
Des ombres ouvrent des portes,
peuple de géants,
les ancêtres enjambent les rivières
jeunes mains ou branches s’étreignent,
la forêt prend corps et s’anime
Vie et mort se côtoient dans un équilibre serein
ni joie ni peine,
dans sa puissance éternelle,
la forêt résiliente guérit l’âme du promeneur
L’esprit de l’arbre invite à écouter,
d’un souffle profond caressant les mousses,
les louanges d’un amour perdu
ce lien sacré qu’il partageait avec l’ humain,
fredonnant dans un chant silencieux
l’espoir de cette osmose retrouvée.
Frédéric Leyre






















